Hollande élu, le big bang financier ?

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Fabienne Cosnay , modifié à
L'UMP prédit des attaques spéculatives si la gauche est élue. Les marchés nuancent.

La victoire de François Hollande, le 6 mai prochain ? "Une crise de confiance" qui mettrait "la France à genoux", dixit Nicolas Sarkozy. Un "risque de déclassement de la France" et des attaques spéculatives "à la minute", selon François Fillon. Le parti majoritaire pointe du doigt la volonté de François Hollande de "renégocier" le pacte budgétaire européen pour y ajouter un volet en faveur de la croissance et son intention d'atteindre l'équilibre des finances publiques en 2017, un an plus tard que Nicolas Sarkozy.

Cet angle d'attaque de l'UMP intervient dans un contexte particulier. La crise des dettes européennes a refait surface dans la campagne, mardi, avec le vent de panique qui a soufflé sur les Bourses européennes. Des tensions sur les marchés qui n'ont rien à voir avec une probable victoire de François Hollande, selon Olivier Lazar, président du directoire d'Olympia Capital gestion. "Ce n'est pas un problème français mais un problème européen avec les risques qui pèsent sur la dette espagnole", souligne le consultant.

"Aujourd'hui, tous les candidats sont à la Star Academy"

François Hollande est néanmoins attendu au tournant par les marchés. A la fois dans ses paroles et dans ses actes. Depuis son premier grand meeting, le 22 janvier au Bourget, le candidat socialiste a pris pour cible  "le monde de la finance", promettant jeudi de le "dominer". "Les marchés financiers ne feront pas la loi en France", martèle t-il dans une interview à paraître vendredi dans la Tribune.  Selon Olivier Lazar, le candidat socialiste, s'il est élu président, le 6 mai prochain, ne pourra pas tenir ce discours, à moins de "se mettre à dos le monde de la finance". "Ce qui apparaît comme une stratégie électorale aujourd'hui pourrait passer pour une faute politique après le 6 mai", souligne le consultant.

Au-delà de l'élection présidentielle, deux éléments de la vie politique seront examinés à la loupe par les investisseurs : le choix du Premier ministre et son discours de politique générale - qui indiquera les premières décisions prises dans le domaine économique - et les élections législatives qui suivront la présidentielle.  "Qu'est ce que Hollande fera avec quelle armée et avec quelle majorité ?", résume Olivier Lazar.

Pour Alain Crouzat, président de Montségur Finance, ce sont bien les premiers actes du futur président, quel qu'il soit, qui influenceront les marchés. "Aujourd'hui, tous les candidats sont à la Star Academy", plaisante t-il. "Après le  6 mai, ils devront dire aux Français : 'on n'a pas les moyens de faire fonctionner la planche à billets'.