Hausses d'impôts : qui est concerné ?

Au total, les hausses d'ipmpôts devraient rapporter six milliards de plus cette année.
Au total, les hausses d'ipmpôts devraient rapporter six milliards de plus cette année. © MAXPPP
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Thomas Morel et Pascal Berthelot , modifié à
ENQUETE E1 - Pas moins de 20 millions de foyers fiscaux, sur un total de 36 millions, sont visés.

L'info. Coup de massue pour les particuliers. Alors que les premiers avis d'imposition commencent à atterrir dans les boîtes aux lettres, la hausse des impôts voulue par le gouvernement se fait durement ressentir. Selon les informations d'Europe 1, pas moins de 20 millions de foyers fiscaux, sur un total de 36 millions, sont concernés par ces hausses d'impôts. Explications.

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Qui va payer plus d'impôts ? D'après les informations d'Europe 1, 55 % des contribuables vont payer plus cette année, c'est-à-dire tous ceux qui payent des impôts. Et même ceux qui n'en payent pas devraient être affectés, puisque la prime pour l'emploi, qui est un chèque du Fisc aux particuliers les plus défavorisés, a été rognée.

De combien sera l'augmentation ? Selon les calculs d'Europe 1, l'augmentation devrait être comprise entre 50 et 400 euros, soit une moyenne de 200 euros de plus par foyer fiscal sur l'année. Par exemple, un concierge célibataire, qui gagne 1.500 euros par mois, payera cette année 110 euros d'impôts en plus. Pour une famille de classe moyenne avec deux enfants, dont les parents gagnent chacun 2.500 euros par mois, la hausse atteindra environ 150 euros par personne.

Cependant, la "charge" de cette hausse d'impôt n'est pas également répartie entre tous. Les nombreuses niches fiscales permettent aux plus riches d'échapper en partie à l'impôt, tandis que les plus pauvres ne sont pas imposables. Au final, ce sont les classes moyennes qui supportent l'essentiel des hausses. "Il reste de profonds déséquilibres", note Vincent Drezet, secrétaire général du syndicat Solidaires Finances Publiques, pour qui "ce sont ces déséquilibres qui donnent le sentiment d'un 'ras-le-bol fiscal'."

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Les familles sont-elles les grandes perdantes ? Sans aucun doute. Jusqu'à présent, les familles étaient les grandes gagnantes du système fiscal, notamment grâce au quotient familial, qui permet de diviser son revenu imposable par le nombre d'enfants. Cette année, le quotient familial a été revu à la baisse, c'est-à-dire que la réduction maximale dont un foyer fiscal peut  bénéficier a été revue à la baisse : elle passe de 2.300 euros à 2.000 euros. En clair, une famille moyenne avec deux enfants pourra payer jusqu'à 670 euros en plus.

Y aura-t-il de nouveaux contribuables ? Les plus défavorisés qui ne payaient pas d'impôts l'an dernier ne devraient pas non plus en payer cette année. Une bonne nouvelle dans la mesure où, entre 2011 et 2012, le gel du barème de l'impôt sur le revenu avaient fait entrer 400.000 personnes dans le champ de l'impôt sur le revenu. Cette année, le gouvernement a pris des mesures techniques pour éviter cet effet pervers. Vincent Drezet explique : "il s'agit d'une ristourne, accordée aux foyers les plus démunis, qui leur permet de payer moins d'impôts. Cette décote vient annuler l'effet négatif du gel du barème."

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Faut-il s'attendre à des hausses d'impôts similaires l'année prochaine ? Non, le gouvernement devrait mettre le holà sur les impôts l'an prochain. Et si une augmentation de la facture est à prévoir pour 2014, elle sera moins douloureuse : "seulement" six milliards d'euros d'impôts en plus sont prévus l'an prochain, contre 22 milliards cette année.