Goodyear : la colère du patron de Titan

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avec Géraldine Woessner
Alors que deux dirigeants de l'usine sont séquestrés, celui qui se présentait comme un repreneur dénonce un coup de force "fou".

Coup de gueule. Alors que des salariés de l'usine de pneumatiques Goodyear d'Amiens-Nord séquestrent depuis lundi deux dirigeants, radicalisant leur lutte contre la fermeture du site et les 1.173 suppressions de postes qu'elle risque d'entraîner, Maurice Taylor, le patron américain de Titan, censé être toujours un candidat à une reprise partielle de l'usine Goodyear, n’a pas caché sa colère au micro d’Europe 1. "Aux Etats-Unis, on appellerait ça un kidnapping. Ces gens seraient arrêtés et poursuivis. C’est un crime très sérieux, vous risquez la prison à vie. Mais en France, votre gouvernement ne fait rien, ça paraît fou", s’est-il indigné.

"Selon la loi française, si Goodyear abandonne son plan et que quelqu’un veut racheter l’usine, il sera obligé de réembaucher tous ces gens, c’est complètement stupide", s’est encore agacé Maurice Taylor, coutumier des réactions enflammées. "Je suis désolé pour Goodyear, mais je pense qu’ils n’investiront plus un sou à l’avenir", a-t-il conclu.

Montebourg ne commente pas. Le ministre du Redressement productif avait annoncé le 21 octobre un retour surprise de Titan dans le dossier Goodyear, affirmant que le groupe américain serait prêt à reprendre 333 emplois à Amiens Nord, dont le maintien serait garanti pendant quatre ans. "On suit ça de près", se contentait d'indiquer le ministère lundi soir.