Erreur sur les prix dans 54% des magasins

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
Prix en rayon et prix affichés en caisse sont souvent différents, dénonce la répression des fraudes.

Garder en tête le prix affiché en rayon et vérifier son ticket de caisse. C'est ce que recommande la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) aux consommateurs.

Sur 1.269 établissements de la grande distribution, essentiellement à dominante alimentaire, contrôlés par la répression des fraudes, "des anomalies ont été constatées" dans 54% des magasins. Dans les supermarchés épinglés, "le prix facturé était différent du prix affiché pour 7% des articles ayant été contrôlés. En outre, les erreurs étaient défavorables aux consommateurs dans six cas sur dix", a précisé la DGCCRF.

L’Etat sanctionne, le client vérifie

"Ces irrégularités ont donné lieu à la rédaction de procès-verbaux, d'injonctions de rectifier les dysfonctionnements constatés et de rappels à la réglementation", a ajouté la DGCCRF, qui entend poursuivre ses contrôles. Et pour cause : cette anomalie d’affichage n’est pas une première puisque lors d'une précédente enquête menée en 2008, 52% des établissements étaient déjà en infraction, avec légèrement plus de produits présentant des erreurs (7,5%).

Quant aux clients, pour leur éviter de laisser quelques plumes au passage en caisse, la DGCCRF leur recommande "d'être vigilants à la lecture de leurs tickets de caisse et de se faire systématiquement reverser les trop-perçus".

Pourquoi tant d’erreurs ?

Pour expliquer la persistance de telles erreurs, la Fédération FCD, qui réunit de grands noms du secteur, met en avant "des erreurs techniques". "Le nombre de références et donc de prix gérés est extrêmement important dans les magasins - 60.000 prix en moyenne dans un hypermarché - et les modifications de ceux-ci fréquentes", plaide-t-elle. Résultat, certains prix sont parfois mis à jour en caisse, avant que les étiquettes ne soient modifiées en rayon, ce qui crée des erreurs.

Autre source de problème : les promotions. Un même produit peut en effet se trouver à son emplacement habituel mais aussi en tête de gondole avec un prix réduit, une différence que les étiquettes peinent parfois à suivre.

Le plus souvent défavorable aux consommateurs

Dans six cas sur dix, ces erreurs étaient défavorables aux consommateurs, précise la DGCCRF. Sur le grand nombre d'articles testés, le fait que plus de la moitié des erreurs ait pénalisé le client montre qu'elles ne sont pas que le fruit du hasard, estime Charles Pernin, spécialiste de l'alimentaire à la CLCV. "Il y a une part d'aléa, mais pas seulement (...) et il est très difficile de prouver que (ces erreurs) sont intentionnelles", selon lui.

Pour éviter de telles accusations, des systèmes "d'étiquettes électroniques" mises à jour de manière centralisée sont peu à peu déployés dans la grande distribution. Ils permettent d'automatiser la tâche, et donc de réduire le taux d'erreur.