Encore au chômage, ils attaquent Pole Emploi

Dépassé par l'afflux de chômeurs et déstabilisé par la fusion Assedic - Anpe, Pôle Emploi peine à remplir ses obligations. Certains chômeurs ont décidé de le lui rappeler... devant la justice.
Dépassé par l'afflux de chômeurs et déstabilisé par la fusion Assedic - Anpe, Pôle Emploi peine à remplir ses obligations. Certains chômeurs ont décidé de le lui rappeler... devant la justice. © MAXPPP
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avec agences
S’estimant mal suivis dans leur quête d’emploi, cinq chômeurs réclament 300.000 euros en justice.

L’INFO. N’ayant pas retrouvé d’emploi et estimant ne pas avoir été aidés par Pôle Emploi, cinq chômeurs ont décidé de rappeler l’organisme public à ses obligations. Ils doivent engager vendredi une procédure en justice et réclament des indemnisations allant de 50.000 à 300.000 euros.

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"Pôle Emploi a manqué à ses obligations de service public". Rendez-vous en agence rarissimes, demandes de formation refusées : pour ces cinq demandeurs d'emploi, chômeurs de longue durée pour la plupart, Pôle Emploi n’a pas rempli sa mission.

L’un d’eux, un chômeur de 54 ans, n'a ainsi "bénéficié que de trois rendez-vous en agence" en trois ans et n'a reçu aucune offre d'emploi, selon son avocat, qui pointe des "dysfonctionnements incontestables". "Pôle emploi a manqué à ses obligations de service public", argumente l’avocat d’un autre plaignant, qui souligne que cette démarche est "totalement inédite".

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Ils ont de bonnes chances de l’emporter. Après avoir déposé un recours préalable, rejeté par Pôle Emploi, ces cinq chômeurs contrariés doivent donc déposer vendredi une requête devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir des indemnisations allant de 50.000 à 300.000 euros.

Et ils pourraient bien l’emporter puisque l’un de ces plaignants a déjà obtenu de la justice un rappel à l’ordre adressé à Pôle Emploi en 2012. L'ordonnance avait été ensuite été annulée en octobre par le Conseil d'État, mais davantage pour une question de forme que de fond.

Pôle Emploi a déjà revu ses méthodes. Preuve que l’organisme prend cette menace très au sérieux, il a mis en place depuis début 2013 un "suivi différencié" des demandeurs d'emploi en fonction de leur capacité à retrouver un emploi. Objectif : alléger le "portefeuille" des conseillers chargés d'accompagner ceux qui en ont le plus besoin. Auparavant, le "suivi mensuel personnalisé", prévoyant un rendez-vous chaque mois par demandeur d'emploi, n'avait jamais été effectif.

Au 1er septembre, 2,3 millions de chômeurs étaient suivis par 20.433 conseillers, soit en moyenne 116 chômeurs par conseiller. Mais leur charge varie du simple au double d'une région à l'autre.