Du blé OGM réapparait dans la nature

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Thomas Morel et pascal Berthelot , modifié à
Une variété de blé OGM abandonnée il y a dix ans a été redécouverte dans un champ de l'Oregon.

L'info. C'est une découverte qui pourrait enflammer le marché mondial du blé. Les autorités américaines viennent de découvrir dans une ferme de l'Oregon des pousses de blé génétiquement modifiées qui résistent à un pesticide de l'entreprise de biotechnologies Monsanto. C'est un fermier qui, ayant constaté que certains pieds résistaient à son désherbant, a donné l'alerte. Après analyse, les résultats se sont avérés formels : il s'agit bien d'une plante transgénique, copie conforme d'un plant testé il y a quelques années.

D'où viennent ces OGM ? Officiellement, pourtant, le blé OGM n'existe pas. Monsanto a bien réalisé quelques tests, de 1998 à 2004, mais ils ne se sont pas avérés concluants et, faute de clients, l'entreprise de biotechnologie a jeté l'éponge. Alors comment se fait-il que des plants ressurgissent aujourd'hui ? Plusieurs hypothèses sont envisagées. Il pourrait s'agir d'une culture délibérée, une fraude donc, puisque le blé OGM est interdit dans le monde entier.

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Pour les scientifiques, l'autre scénario, plus inquiétant, est celui d'une contamination "sauvage" : une expérimentation en plein champ, mal contrôlée, à l'issue de laquelle une partie du blé transgénique aurait échappé à la vigilance des chercheurs et se serait propagée dans la nature.

Des prix à la hausse. Quelle qu'en soit la cause, cette découverte risque d'avoir des conséquences dans le monde entier. Les Etats-Unis sont en effet le premier exportateur mondial de blé, et nombre de ses clients envisagent de suspendre leurs importations. Le Japon a d'ores et déjà annulé une livraison de près de 25.000 tonnes de blé et à Bruxelles, la Commission européenne a recommandé à ses membres de mener des tests sur leurs achats de blé américain. La Corée du Sud, la Chine et les Philippines, qui sont eux aussi de gros importateurs de blé, ont également dit surveiller de près l'évolution du dossier.

Or si tous ces clients se détournent des Etats-Unis, les autres exportateurs de blé (parmi lesquels la France, le Canada ou encore la Russie) se verront soumis à une demande plus forte. Avec à la clé, des prix en hausse et, possiblement, des difficultés pour répondre à la demande.