Croissance : le FMI contredit Hollande

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Sophie Amsili , modifié à
La France n’atteindra pas ses objectifs de croissance ni de déficit public selon le FMI.

Les objectifs du gouvernement sont désormais plus ambitieux que les prévisions du Fonds monétaire international. Ce dernier a publié dans la nuit de lundi à mardi des prévisions de croissance revues en baisse pour l’ensemble de la planète. Et la France n’y échappe pas : le FMI table sur une augmentation de 0,1% du PIB en 2012 et de 0,4% en 2013. En juillet, elle se montrait plus optimiste, prévoyant respectivement des hausses de 0,3% et 0,9%.

Ce nouveau ralentissement suffit à contredire les prévisions du gouvernement : Paris prévoit en effet une croissance de 0,3% en 2012 et de 0,8% en 2013. L’Insee s’attend également à une performance moindre : 0,2% en 2012. Or, le gouvernement a fondé sur ses propres prévisions son projet de budget 2013, censé ramener le déficit public à 3% du PIB, en conformité avec les traités européens. Mais le FMI n’y croit pas : l’institution table sur un déficit à 4,7% du PIB en 2012 (contre 4,5% selon le gouvernement) et à 3,5% en 2013.

Le FMI recommande d’améliorer la compétitivité

L’institution de Washington vient ainsi appuyer les voix de plusieurs responsables socialistes français, comme le futur premier secrétaire du PS Harlem Désir et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, qui doutent de la capacité du gouvernement à atteindre ces 3%. Ils demandent d’ailleurs un assouplissement des exigences européennes. Le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a de son côté admis le week-end dernier qu’un débat sur la règle des 3% de déficits publics était « souhaitable » mais que « la France ne demandait rien, a donné sa parole, respectera sa parole et personne ne doit douter de la détermination des autorités françaises à ce qu'il en soit ainsi ». Si l’objectif n’était pas atteint, « la signature [de la France] sera dévalorisée", a ajouté le ministre.

Quant à la dette française, elle devrait atteindre 90% du PIB en 2013 et 92,1% l’année suivante selon le FMI. Le gouvernement tablait respectivement sur 89,9% et 91,3%. Enfin, le taux de chômage devrait continuer d’augmenter jusqu’à 10,5% en 2013 selon le FMI tandis que l’inflation devrait descendre à 1% la même année.

Comme pour l’Italie et l’Espagne, le FMI recommande à la France d’améliorer sa compétitivité. Une question précisément à l’étude et qui sera l’objet du rapport Gallois, attendu le 5 novembre.