Croissance : la France souffle un peu

La croissance a augmenté au troisième trimestre, au-delà des attentes, mais l'embellie pourrait ne pas durer.
La croissance a augmenté au troisième trimestre, au-delà des attentes, mais l'embellie pourrait ne pas durer.
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avec AFP , modifié à
La croissance a augmenté au troisième trimestre mais l'embellie pourrait ne pas durer.

La nouvelle fait du bien au moral des économistes. La croissance de la France a augmenté de 0,4% au troisième trimestre après un léger repli sur les trois mois précédents. Pour autant, l'embellie ne devrait être que de courte durée, prévoient les experts.

Une bouffée d'air

La consommation des ménages, traditionnel moteur de l'économie française, est repartie à la hausse (+0,3%) après un deuxième trimestre morose (-0,8%). Grâce à la performance de l'été et surtout celle du premier trimestre (+0,9%), l'acquis de croissance pour 2011 est d'ores et déjà de 1,7%, proche de la prévision du gouvernement pour l'année (1,75%). Cela signifie que même si la croissance était nulle au dernier trimestre, ce que prévoient l'Insee et la Banque de France, la cible de 1,7% serait atteinte. Mais une contraction du PIB en fin d'année pourrait en revanche empêcher le gouvernement de respecter l'objectif sur lequel s'appuient les mesures d'austérité prises pour tenir ses engagements de réduction du déficit public.

Pour autant, les économistes ne sont pas très optimistes pour 2012. "D'une certaine manière les chiffres du troisième trimestre sont bons mais n'apportent pas un grand réconfort", résume Michel Martinez, économiste en chef pour la France de Société Générale, notant que la baisse de l'investissement est la première en près de 18 mois. "Les moteurs qui expliquent qu'ils sont bons sont ceux qu'on attendait un peu naturellement et le point déterminant de l'année 2012 sera le comportement d'investissement et d'embauche des entreprises", explique-t-il.

Risque de "récession"

Si le commerce extérieur a contribué de manière positive à l'activité économique, les entreprises ont réduit leurs investissements et stoppé leurs embauches au deuxième trimestre. Or "si ces entreprises ajustent très fortement leurs décisions d'embauche et d'investissement, on risque d'avoir une récession", soit deux trimestres consécutifs au moins de recul de l'activité, prévient Michel Martinez. Si l'ajustement est modéré, la croissance sera "très molle", estime l'économiste, qui prévoit actuellement un recul du PIB de 0,1% au quatrième trimestre et une croissance de 0,4% en 2012.