Compétitivité: le très attendu rapport Gallois

Dans son rapport très attendu qu'il remettra lundi, Louis Gallois est parti d’un constat : la compétitivité industrielle de la France s'est fortement dégradée ces vingt dernières années.
Dans son rapport très attendu qu'il remettra lundi, Louis Gallois est parti d’un constat : la compétitivité industrielle de la France s'est fortement dégradée ces vingt dernières années. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec Olivier Samain , modifié à
L’ex-patron d'EADS rend lundi ses propositions relancer une compétitivité française en berne.

C'est donc lundi qu'est dévoilé le rapport de Louis Gallois dont tout le monde parle depuis trois mois. Chargé d'apporter des solutions pour améliorer la compétitivité française, l'ancien PDG d'EADS proposera d'agir en grande partie sur le coût du travail, d'après le site des Echos dimanche soir. Il devrait proposer une réduction des cotisations des entreprises de 30 milliards d'euros, dont 10 milliards porteront sur les charges salariales et 20 milliards sur les charges patronales. Les salaires jusqu'à 3,5 fois le SMIC, soit près de 5.000 euros par mois, seraient concernés, soit une très grande majorité des emplois.

Le rapport préconise également une vingtaine de mesures pour améliorer la compétitivité "hors coûts", selon le quotidien économique. Parmi elles, le renforcement des filières industrielles ainsi qu'un soutien plus efficace à l'exportation.

Le gouvernement doit rendre ses arbitrages mardi. Après avoir déjà pris ses distances avec le rapport, il s'est défendu de vouloir l'enterrer, assurant que ses conclusions seront une "contribution" à sa réflexion. Reste à savoir jusqu'où le gouvernement est prêt à demander une réduction du coût du travail qui devra être compensée par une hausse des prélèvements.

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La France manque d’entreprises de taille moyennes

Les raisons de cette dégringolade sont multiples : la France dispose certes de quelques ténors dans le luxe, l'aéronautique ou les services aux collectivités, mais elle manque d'entreprises de taille moyenne.  L’économie tricolore pèche également dans les petites innovations qui font le succès des entreprises allemandes, et elle ne parvient pas à monter en gamme.  Un constat qui est  particulièrement frappant dans le domaine de l'industrie automobile.

Tous ces éléments constituent ce qu’on appelle la compétitivité "hors coût", par opposition à la compétitivité qui tient aux coûts de fabrication, et plus précisément aux coûts du travail. Cette problématique du coût du travail alimente le débat depuis la rentrée suscite la plus forte attente du côté des partisans d'un choc de compétitivité.

Une évolution défavorable par rapport à l’Allemagne

Alors qu'en est-il ? Aujourd'hui, en France, dans l'industrie, le coût d'une heure de travail, en incluant les cotisations sociales est en moyenne de 36,80 euros. Un coût qui se révèle 60 centimes plus élevé qu'en Allemagne. Cette différence peut sembler insignifiante, mais ce qui frappe, c'est qu'il y a dix ans, la France était nettement moins chère que l'Allemagne. En effet, entre 2000 et 2012, le coût du travail de la France a augmenté deux fois plus vite que de l'autre côté du Rhin.

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