Comment la CGT veut "changer le quotidien"

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avec AFP , modifié à
Bernard Thibault a listé ses priorités pour la conférence sociale organisée la semaine prochaine.

A quelques jours de la conférence sociale organisée par le gouvernement les 9 et 10 juillet prochains, la CGT a présenté jeudi son cahier de doléances en termes d’emploi. Son secrétaire général, Bernard Thibault, a appelé Matignon et l’Elysée à "montrer un certain volontarisme (...) pour changer en positif le quotidien des salariés", ce qui passe à ses yeux par une série de mesures très ciblées.

"Redéfinir le licenciement économique". La CGT souhaite que le gouvernement rédige une nouvelle loi sur le sujet. A ses yeux, "les exigences de rentabilité financière sont la première cause de la désindustrialisation", ce qui impose de "prendre des mesures pour stopper la fermeture des sites performants".

Redonner du pouvoir aux salariés. Le numéro un de la CGT a aussi demandé que "les salariés aient un droit de regard sur les choix stratégiques des entreprises", "un droit suspensif" sur les décisions, au sein des conseils d'administration.

Repenser les dispositifs d’aide aux entreprises. Bernard Thibault défend "la remise à plat complète des aides et exonérations sociales et fiscales aux entreprises, qui s'élèvent à 172 milliards d'euros par an".

Sanctionner les entreprises hors-la-loi. La CGT juge nécessaire d'imposer des sanctions aux entreprises qui ne respectent pas la loi en matière d'égalité professionnelle hommes-femmes et à celles qui ne respectent pas le Smic. Le syndicat souhaite également que soit invitée la Commission nationale de lutte contre le travail illégal, qui regroupe les partenaires sociaux et les corps de contrôle compétents en matière de lutte contre le travail illégal.

Ne pas se focaliser sur le coût du travail. Selon le secrétaire général de la CGT, en France "le coût du travail est inférieur à la moyenne européenne" et "il est donc faux de dire, comme l'affirme Laurence Parisot (présidente du Medef, ndlr), que les difficultés économiques et le chômage seraient liés à un coût de travail trop élevé".

Un objectif : un million d’emplois industriels d’ici 2017. Grâce à ces mesures, la CGT espère revitaliser l’emploi industriel et souhaite que le gouvernement se fixe un objectif, plutôt ambitieux : "créer un million d'emplois dans l'industrie à l'horizon 2017". En attendant, le syndicat a présenté le nombre d’emplois menacés à court terme par la crise, évalué à 80.000.