Coca-Cola : 200 emplois menacés ?

Usine des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône). Selon les représentants de salariés, un plan de restructuration de 500 emplois en Europe serait dans les cartons, dont 200 en France.
Usine des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône). Selon les représentants de salariés, un plan de restructuration de 500 emplois en Europe serait dans les cartons, dont 200 en France. © MaxPPP
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et Nathalie Chevance , modifié à
En France, le géant des sodas, qui tient un CCE jeudi, pourrait supprimer 200 postes.

Le lendemain de la publication d'inquiétants chiffres du chômage, les syndicats de Coca-Cola sont aux aguets. L'entreprise tient jeudi un comité central d'entreprise et son antenne européenne se réunira vendredi. Selon les représentants de salariés, ces réunions risquent de faire mal : un plan de restructuration de 500 emplois sur le Vieux-continent serait dans les cartons, dont 200 en France.

"Des gens qui ont fait gagner un pognon fou…"

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© COCA COLA

Principal secteur menacé : les activités marketing et commerciales, dans le cadre d'une réorganisation européenne. Celle-ci a d'ailleurs déjà frappé le service financier, délocalisé en Bulgarie. "Depuis 2005, ce sera le quatrième plan social", s'inquiète Dominique Ciavaldini, secrétaire CGT du comité central européen, contacté par Europe 1.

"Ce serait catastrophique. On touche à la frappe de vente de Coca-Cola. Ce sont tous des gens qui ont fait gagner un pognon fou à l'entreprise, pendant des années. Aujourd'hui ils se prennent de plein fouet une guerre énorme au niveau de tous les distributeurs. Après les usines, ils s'attaquent à la vente", tacle le syndicaliste.

"La direction veut présenter une mariée belle"

Les représentants des salariés l'assurent : encadrement et salariés devraient être touchés. Cependant, la direction ne parle pour l'heure que d'un "ajustement". Mais l'inquiétude chez les cadres est palpable. "On a l'impression que la direction veut présenter une mariée belle pour je ne sais quel regroupement européen", confie au micro d'Europe 1 Patrick Roubinet, manager d'une équipe de commerciaux à Marseille.

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"On ne sait rien de la stratégie vers laquelle ils vont nous emmener. Il ne faut pas oublier que, qui dit regroupement, dit mutualisation des services et dit suppressions d'emplois. C'est ce que l'on appelle un licenciement boursier", renchérit ce cadre.

Marque "la plus puissante du monde"

Ce qui fait tiquer les syndicats, c'est que le groupe se porte bien. Le groupe a affiché une progression de 8% de son bénéfice net au troisième trimestre, à 2,2 milliards d'euros, au-dessus des attentes des marchés. L'agence mondiale de branding Interbrand l'a même classé "marque la plus puissante du monde" en juillet dernier. Le groupe vaut, en effet, 78 milliards de dollars, devant Apple et IBM.

"On aurait voulu que Coca-Cola lance un message aux autres multinationales : malgré la crise, on conserve les emplois et on préserve le bien-être des salariés", regrette Patrick Roubinet. "Mais non, même chez nous les salariés sont des variables d'ajustement. Et il n'y a que le profit qui compte."