C’est quoi "l’ADN de l’Alpine"?

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Frédéric Frangeul , modifié à
ZOOM – La renaissance de cette voiture mythique a été annoncée lundi par Renault et  Catheram.

C’est l’un des mythes de l’histoire automobile française. Renault a annoncé lundi matin sa volonté de faire renaître de ses centres sa marque Alpine, tombée aux oubliettes au milieu des années 1990 mais au passé  ô combien glorieux. Pour retrouver ce lustre d’antan, le constructeur a décidé de s’allier au Britannique Caterham. Avec un objectif : retrouver "l’ADN de l’Alpine". Europe1.fr a interrogé un spécialiste pour détailler les gènes de cette voiture mythique.

La passion. "Ce qui caractérise la saga des Alpine, c’est la passion. La passion des hommes qui construisent la voiture, et celle de ceux qui l’achètent", résume Gilles Dupré, journaliste et spécialiste de l’automobile.  Un élément que Renault n’a pas oublié puisqu’il vise en premier lieu les marchés d'Europe où le souvenir de l'Alpine est encore bien présent. Parmi eux, la France, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne où il existe des clubs Alpine regroupant des passionnés de la marque.

Une plongée dans la passion "Alpine", avec cet extrait de Turbo sur M6, au milieu des années 90 :

Le design.  La nouvelle Alpine devrait ressembler à la berlinette A110, la célèbre voiture sportive des années 60 et 70. Un impératif : le moteur devra se trouver à l’arrière de la voiture, à l’image des anciennes Alpine et de son inspiratrice, la 4 CV de Renault. "Il faudra aussi un bouton démarreur séparé, pour préserver l’émotion que procure ce type de voiture", défend Gilles Dupré. Car, que les néophytes soient prévenus : "on ne  démarre une Alpine comme on démarre un lave-vaisselle", sourit-il.

La légèreté. L’Alpine version XXIe siècle devrait rester assez légère en pesant "1,2-1,3 tonne", avec des dimensions très contenues de "moins de 4,30 mètres de long", a révélé Renault lundi matin. Pour Gilles Dupré, un moyen de réduire encore le poids de la voiture serait "d’enlever tout le superflu, toutes les assistances qui ne servent à rien dans les voitures modernes".  L’ABS ou l’ESP, ce n’est pas Alpine-compatible.

Découvrez le processus de fabrication de première Alpine :

L’agilité. La nouvelle Alpine pourrait développer "200-250 chevaux", a fait savoir le constructeur lundi. "L’Alpine doit avoir des accélérations et des reprises. Pour cela, il faut un étagement de boîte et bien échelonner les 6 ou 7 vitesses", prévient Gilles Dupré. Pour trouver son public, "il est indispensable que la nouvelle Alpine soit une voiture authentique et non pas un produit de complaisance", réclame-t-il.

La performance. Créée au milieu des années 1960, l’Alpine a été à son apogée en devenant championne du monde des rallyes en 1973. Un succès qui a révélé au grand public ses qualités mécaniques. Pour la nouvelle Alpine, "il n’est pas nécessaire qu’elle monte à 300 km/h", assure Gilles Dupré. " Une bonne vitesse de pointe pour une Alpine qu’on souhaiterait vendre à l’international serait 230 km/h", préconise celui qui a lui-même construit les voitures artisanales Hommel.

Les Renault Alpine ont aussi participé aux 24 Heures du Mans :

Le prix. La nouvelle Alpine devrait être proposée à un "prix abordable", au moins pour les passionnés. "La cible est un prix autour de 35-40.000 euros", a fait savoir Carlos Tavares, le numéro deux de Renault. Un prix nettement inférieur à celui d’une Porsche. "Nous allons produire une voiture que bien plus de gens pourront s'offrir et qui comprenne des technologies issues de la F1", a pour sa part expliqué Tony Fernandes, le président de Caterham.

Le cahier des charges est donc bien rempli pour Renault et Caterham avant de donner une nouvelle vie à l’Alpine. D’autant que les passionnés de la marque seront à l’affût de tout faux-pas. Et Gilles Dupré de mettre en garde : "Si les gardiens du temps ne valident pas ce produit, il est voué à l’échec". Voilà les concepteurs de la nouvelle Alpine prévenus.