Budget européen : la France y perd-t-elle ?

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Thomas Morel , modifié à
François Hollande a dû batailler ferme pour préserver les postes les plus importants.

• L'INFO. Les dirigeants européens se sont mis d'accord vendredi sur un projet de budget pluriannuel pour la période 2014-2020. En nette baisse par rapport au précédent, il prévoit 908,4 milliards d'euros de crédits de paiement (c'est-à-dire les dépenses effectives), soit 34 milliards de moins que pour la période 2007-2013. La France a-t-elle beaucoup perdu dans cette affaire ? A Bruxelles, si la ligne de la rigueur, menée par le Premier ministre britannique David Cameron, a su imposer ses vues, François Hollande semble avoir réussi à préserver les budgets qu'il considérait comme les plus importants.

PAC : la France épargnée. La Politique Agricole Commune, c'était la ligne rouge à ne pas franchir, aux yeux du chef de l'Etat. Il faut dire qu'elle représente 40 % du budget européen, et qu'elle profite beaucoup aux agriculteurs de l'Hexagone. De ce point de vue, le nouveau budget pluriannuel leur est plutôt favorable : alors que les crédits de la PAC diminuent de 50 milliards, la part française, elle est préservée. De quoi rassurer le FNSEA, le principal syndicat agricole Français. "Selon un premier calcul, ça voudrait dire que nous retrouverions sur la période, à 3 milliards près, l'équivalent du budget 2013. C'est un résultat positif par rapport à ce que l'on craignait", a dit Xavier Beulin, son président. "C'est une situation inespérée alors qu'on nous annonçait 30% de baisse sur la PAC il y a un an", s'est-t-il félicité. 

Pour la France, le budget PAC pour la période 2014-2020 "est maintenu à un niveau très proche de la période actuelle", avec 56 milliards d'euros constants, s'est quant à lui réjoui le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui juge ma PAC "sauvée".

L'aide aux démunis à la baisse. C'était l'autre grand sujet d'inquiétude. Le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD), menacé depuis plusieurs années, n'a pas échappé aux coupes budgétaires. De 3,5 milliards d'euros, ses crédits passent à 2,5 milliards. François Hollande peut toutefois se féliciter d'avoir obtenu une rallonge de 400 millions d'euros, puisque le projet initial prévoyait 2,1 milliards pour le PEAD. Mais pour Maurice Lony, le directeur de la fédération des banques alimentaires, interrogé par europe1.fr, le moral est en berne : "cela représente pour nous une dotation divisée par deux. Soit 20 à 25 millions de repas en moins, sur un total de 200 millions de repas servis".

600 millions pour les jeunes chômeurs. Les partenaires européens se sont également mis d'accord sur la création d'un fonds pour venir en aide aux jeunes touchés par le chômage. Destiné aux régions dont le chômage des moins de 25 ans dépasse 25 %, il devrait atteindre 6 milliards d'euros. Selon François Hollande, 10 % de cette somme pourrait revenir à la France.