Bruxelles valide le budget français, mais ...

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Alexis Toulon et Isabelle Ory , modifié à
La commission européenne pointe "l'absence de marge de manoeuvre" de Paris.

L'INFO. Crise de la dette et Union européenne oblige, Bruxelles a dorénavant un droit de regard sur le budget des Etats de la zone euro. La France a passé le test malgré une dette qui sera supérieure aux 3% théoriquement en vigueur en Europe. Bruxelles en a également profité pour valider la trajectoire de Paris en matière de réduction des déficits. L’objectif est de passer sous les 3% de déficit dès 2015. Paris se veut confiant, mais à Bruxelles, on reste sur sa faim.

Bilan acceptable. "Le plan budgétaire est considéré comme en ligne avec les exigences du Pacte de stabilité". Ouf de soulagement dans l'Hexagone, la France a satisfait l'Europe pour son premier test grandeur nature en matière de budget. Le pays "a pris les mesures nécessaires pour corriger son déficit en 2013/2014", a ajouté la Commission européenne. Même si l'institution pense que la France ne respectera pas les objectifs de base demandés, elle se veut optimiste.

Pas une surprise. La Commission avait déjà laissé fuiter que le budget correspondait à ses attentes. Elle avait notamment confirmé les objectifs de croissance de l'Hexagone. Pour l’année 2013, elle estime même que Paris devrait faire mieux que ce qu’elle a prévu avec 0,2% de croissance contre 0,1% affiché par Bercy. La France évite la récession.

Un retour aux critères de convergence trop lent. De son côté, Pierre Moscovici n’en démord pas : "Je réaffirme notre engagement à ramener notre déficit sous le seuil de 3% en 2015". Pourtant, si Bruxelles a validé les prévisions de croissance pour 2014 (0,9%) et 2015 (1,7%), la Commission estime que le déficit resterait largement au dessus du taux espéré, à 3,7%.

Des réformes trop timides. La Commission européenne rêve aussi d’un programme de réformes ambitieux. Et ce que la France lui offre n’est pas suffisant. Faute de pouvoir s’entendre sur l’économie, c’est sur le volet diplomatique que se jouent les échanges entre Paris et Bruxelles. Pierre Moscovici espérait que les mots ne seraient pas trop durs, il doit être satisfait.

Il avait tenté de convaincre le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, qu’une condamnation trop virulente, serait contre-productive, fragilisant le gouvernement, déjà bien malmené de l’intérieur.

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