Bailly, le premier à voir son salaire baisser

Jean-Paul Bailly, PDG de La Poste, sera le premier à appliquer la mesure de réduction de la rémunération des patrons du public.
Jean-Paul Bailly, PDG de La Poste, sera le premier à appliquer la mesure de réduction de la rémunération des patrons du public. © MAXPPP
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Fabien Cazeaux et , modifié à
ENQUETE - Les patrons du public vont se mettre à la diète. A commencer par celui de La Poste.

Leur fiche de paie va changer. Un décret précisant les modalités d'application de la mesure visant à limiter la rémunération des patrons du public sera pris d'ici fin juillet mais les grandes lignes sont déjà connues : les "mandataires sociaux" des grandes entreprises publiques ne pourront pas percevoir plus de 450.000 euros de rémunération par an. Le premier à voir sa rémunération baisser sera Jean-Claude Bailly, le PDG de La Poste, selon les informations révélées par Europe 1.

Sa rémunération pour 2012 n'a en effet pas encore fixée, la question ayant été opportunément retirée de l'ordre du jour du conseil d'administration qui se tenait juste après la présidentielle. Le but : tenir compte du décret à venir. Concrètement, Jean-Paul Bailly, qui a gagné l'an dernier un peu plus de 620.000 euros, va voir, dès cette année, sa rémunération baisser de 30%. 

Henri Proglio va perdre beaucoup

Dans les autres entreprises publiques, les salaires sont déjà fixés pour cette année et la mesure n'interviendra donc qu'en 2013. Ceux qui ont le plus à perdre sont les dirigeants du secteur de l'énergie, comme Henri Proglio, qui a perçu 1,5 million d'euros en 2011 chez EDF, et Luc Oursel, président du directoire d'Areva, qui émarge, lui, à près de 680.000 euros.

Pression du gouvernement

Ils ne sont pas les seuls concernés : dans les entreprises où l'Etat est présent, mais pas majoritaire, le gouvernement dit vouloir faire pression. Chez Renault, on se contente de prendre note, le constructeur préférant s'en remettre à ses actionnaires pour décider de la marche à suivre. 

France Telecom, de son côté, a préféré prendre les devants : il y a quelques mois, l'entreprise a fait un geste, non pas en baissant les plus hauts salaires, mais en décidant de les geler, au moins pour l'année 2012.