BCE : un coup de pouce, mais...

© Reuters
  • Copié
Sophie Amsili avec agences , modifié à
L'institution a abaissé son taux directeur à 0,5%, pour favoriser l'investissement. Explications.

Le coup de pouce. Depuis la création de la Banque centrale européenne (BCE) en 1999, jamais les banques européennes n'auront payé aussi peu pour se procurer de nouvelles liquidités. La BCE a en effet annoncé jeudi qu'elle abaissait son principal taux directeur à 0,5%, un plus bas historique. Cette décision était attendue depuis plusieurs semaines par les marchés, après un indice glissé par le président de l'institution : Mario Draghi avait assuré début avril que son établissement se tenait "prêt à agir" pour soutenir la croissance européenne.

>> LIRE AUSSI : La BCE doit-elle baisser ses taux ?

Egalement appelé taux de refinancement ou "taux refi", il s'agit du taux d'intérêt imposé aux banques lorsqu'elles empruntent de l'argent à la BCE afin de financer ensuite de nouveaux crédits. Le "taux refi" avait été modifié pour la dernière fois en juillet 2012 pour être abaissé à 0,75%.

Les observateurs sceptiques. Alors que l'activité dans la zone euro est attendue en récession en 2013 et que l'inflation est au plus bas, la BCE cherche à favoriser la distribution de crédits aux entreprises, en particulier les PME. Mais pour beaucoup d'économistes, la baisse du taux directeur ne suffira pas : "la BCE joue la sécurité, même si elle sait que l'effet sera probablement limité", estime Anders Svendsen, analyste chez Nordea.

Le problème se situe en fait au niveau de la "transmission" de sa politique monétaire, c'est-à-dire qu'une baisse des taux de la BCE n'entraîne pas réellement une baisse des taux pratiqués par les banques dans les pays en difficulté. Il faudra donc des mesures supplémentaires selon de nombreux analystes, comme le rachat de titres de dette d'enterprises "Si la BCE annonce d'autres mesures pour soutenir le crédit aux PME, ce sera positif mais si elle dit que baisser les taux, c'est tout ce qu'elle peut faire, je crois qu'il y aura de la déception", poursuit Anders Svendsen.