Aide à la Grèce : des frictions en Europe

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avec AFP

L'Allemagne et la France ont accueilli fraîchement vendredi les appels venant en particulier de la Commission européenne à une aide accrue des créanciers publics de la Grèce, avec une rallonge envisagée allant jusqu'à 15 milliards d'euros. Le président de l'exécutif européen José Manuel Barroso est revenu à la charge au lendemain des déclarations de son commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn, qui a parlé au forum de Davos de la nécessité d'un "ajustement" limité à la hausse des prêts en faveur d'Athènes.

"Nous pensons que si nos amis grecs font leur part du travail, nous devons les soutenir parce que ce serait très difficile non seulement pour la Grèce mais pour la zone euro s'il y avait (...) un problème de défaut (de paiement) en Grèce", a dit vendredi M. Barroso, interrogé par la presse sur la nécessité de nouveaux prêts. "La Commission va tenir cette ligne sans ambiguïté", a-t-il martelé. "Nous allons faire de notre mieux pour garantir des conditions (...) de soutenabilité" de la dette grecque, à condition qu'Athènes fasse les réformes et économies budgétaires promises en échange. Mais l'idée d'un nouveau chèque en faveur d'Athènes n'est pas du goût de Paris et Berlin.

"Cette discussion sur la participation des créanciers publics oriente le débat totalement dans la mauvaise direction", a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, à Bruxelles.
"Les pouvoirs publics ont déjà pris depuis longtemps leurs responsabilités avec des sommes considérables et incroyables. A présent, il s'agit que les autres, le secteur privé, les banques assument leur part de responsabilité", a-t-il ajouté. Le ministre français des Affaires européennes, Jean Leonetti, a tenu des propos similaires. "On n'est pas dans ce dispositif. Aujourd'hui il y a une négociation qui est longue mais est sur le point d'aboutir entre les créanciers privés et la Grèce" pour réduire la dette du pays de 100 milliards d'euros, a-t-il dit, et si tel est le cas "il n'y a pas de raison particulière pour modifier le plan".