4.200 postes supprimés chez PSA

Le groupe PSA va se séparer de nombreux intérimaires, un quart des effectifs serait concerné.
Le groupe PSA va se séparer de nombreux intérimaires, un quart des effectifs serait concerné. © REUTERS
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avec Martial You et Fabien Cazeaux , modifié à
- Frappé par la crise, le groupe PSA va fortement réduire ses effectifs en France.

Après avoir résisté à la crise grâce au soutien de la prime à la casse, le secteur automobile français est à son tour touché par le ralentissement économique. Le groupe automobile PSA Peugeot-Citroën réduit donc la voilure, a révélé mercredi Europe 1. Le groupe a ainsi annoncé une importante réduction de ses effectifs qui pourrait concerner 6.500 postes en Europe, dont au moins 4.200 en France.

Les syndicats étaient convoqués mercredi matin à un comité de groupe européen exceptionnel pour faire le point sur les résultats commerciaux du groupe et sur la politique en matière d'emploi. Les résultats étant mauvais, des suppressions de postes sont de plus en plus probables.

Au moins 4.200 postes en France

Le nombre de licenciements est encore incertain. "Cela représentera probablement une réduction d'effectif de l'ordre de 10%" des effectifs qui ne sont pas dédiés à la production en Europe, soit 5.000 postes, a expliqué mercredi le patron de PSA, Philippe Varin.

Ce sont surtout les services "support" qui seront touchés, c'est-à-dire le marketing, les services généraux. 1.700 employés français de ces services seront licenciés dans les mois à venir. 1.000 autres postes devraient être supprimés dans les usines, ainsi que 1.500 postes d'intérimaires, dont 800 avant la fin de l'année.

"L’ensemble des mesures sont scandaleuses", a réagi le délégué syndical CGT Bruno Lemerle, qui parle d'une véritable "saignée de l'emploi". "Les conditions de travail sont déjà assez surchargées comme ça, on n'a pas besoin d'une réduction des effectifs", a-t-il ajouté.

"Réduction du nombre d'intérimaires"

Ce Comité européen de groupe n'était pas prévu à l'agenda mais les inquiétudes exprimées par le PDG, Philippe Varin, au salon de Francfort à la mi-septembre, ont visiblement accéléré le calendrier des réductions de postes. Depuis juillet, des "groupes d'optimisation" sont présents dans chaque usine pour adapter les effectifs. Ils ont rendu leurs conclusions mercredi et la direction elle-même reconnaît qu'elle va jouer sur la flexibilité des contrats d'intérim pour faire baisser ses stocks avant la fin de l'année. "Il y aura réduction de la production, donc réduction du nombre d'intérimaires", confiait un responsable mardi soir.

Les principales usines concernées seraient Aulnay-sous-Bois, Poissy, Mulhouse et Madrid. Pour l'instant, aucun site ne devrait fermer mais, pour les syndicats, ces annonces n'interviendront qu'après la présidentielle. Selon eux, les sites de Madrid, Aulnay-sous-Bois et Sevelnor restent menacés même si la direction continue à nier tout projet de fermeture de site dans l'immédiat.

Des prévisions 2011 revues à la baisse

Le groupe PSA a commencé par annoncer mercredi matin qu'il abaissait sa prévision de résultat opérationnel courant pour 2011. Le chiffre d'affaires de la branche "automobile" est lui en baisse de 1,6%. Résultat, Peugeot a confirmé qu'il allait engager 800 millions d'euros de réductions de coûts supplémentaires en 2012.

Le groupe va aussi réduire ses effectifs en Europe de l'Ouest, mais pas en Asie ou en Amérique latine, où ses ventes progressent fortement. PSA a aussi prévu de doubler ses capacités de production au Brésil.