La BD numérique cartonne

La BD numérique tend à se développer.
La BD numérique tend à se développer. © ACTUABD.COM
  • Copié
Samira Hamiche , modifié à
A l’heure d’internet et des tablettes tactiles, ce nouveau format tend à prendre de l’ampleur. Explications.

Preuve de sa bonne santé, le monde la bande-dessinée, qui s'apprête à célébrer son 38e festival à Angoulême, est en perpétuelle évolution. Dernière en date, la BD diffusée sur la toile, qui attire un public de plus en plus large.

En France, la BD numérique a pris son élan en 2005, date du développement des blogs de BD en ligne. Il existe à ce jour divers sites qui proposent des planches de BD existant en support imprimé ou non, à télécharger ou à visualiser, moyennant un abonnement. Ainsi, Modern Tales, 8Comics, ou encore Marvel digital comics, proposent des planches payantes. Des sites comme Ave!Comics ou les Humanoïdes Associés proposent en revanche des planches gratuites, destinées aux iPad.

Un laboratoire d’idées

Internet, du fait de sa maniabilité technique, représente aussi un intérêt purement artistique, explique à Europe1.fr Yannick Lejeune, créateur du Festiblog et directeur de collection chez Delcourt. Le support numérique prend la forme d’un laboratoire pour les artistes, amateurs ou professionnels. Techniquement, la toile permet ainsi "d’expérimenter des choses qu’on ne peut pas produire" avec une BD traditionnelle, notamment en créant de nouvelles variantes de séquences, ou en cassant certains codes de graphisme.

Dessiner pour le web permet également d’accéder à une liberté d’écriture qui n’existe pas actuellement dans la sphère de la BD imprimée, puisque les maisons d’édition bénéficient d’un droit de regard sur les contenus qu’elles publient. Ainsi, la BD numérique permet aussi de "contourner" la rigidité des "filtres éditoriaux" en vigueur, insiste Yannick Lejeune.

Une meilleure accessibilité de la BD

Il s’agit d’abord, pour les auteurs, de se constituer une "vitrine d’exposition de leur travail", afin "de se faire connaître", analyse Yannick Lejeune. Avec internet, la relation entre les auteurs et leurs lecteurs est "quasi-quotidienne", car la toile permet de visualiser rapidement les commentaires des internautes.

Internet permet aussi de "toucher" personnellement le lectorat, qui s’identifie au dessinateur exposant des faits de sa vie quotidienne. De plus, loin d’être "geek", le lectorat des BD numériques est relativement éclectique. La BD en ligne Pénélope jolicœur (de Pénélope Bagieu), qui touche un public très élargi, en est d’ailleurs une illustration (entre 100.000 et 200.000 pages vues par jour).

Les maisons d’édition lorgnent sur le net

Conscientes du succès de la BD numérique et du vivier de talents qu’elle renferme, les maisons d’édition ont déjà commencé à réfléchir à des alternatives, qui permettront de trouver un équilibre entre la BD imprimée et sa cadette BD numérique.

Néanmoins, contrairement au monde de la presse sur le net, il n’existe pas vraiment d’esprit de défiance entre les deux formats de BD, d’autant plus que les chiffres de vente de la BD numérique sont faibles.