L'écrivain Gabriel Garcia Marquez est mort

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avec AFP , modifié à
MONUMENT DE LA LITTÉRATURE - L'auteur de Cent ans de solitude était un des plus grands écrivains de langue espagnole.

"Murió Gabo", titrait jeudi soir le quotidien colombien de référence El Tiempo. "Gabo", pour Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature, un des plus grands écrivains de langue espagnole et icône pour tout un pays. L'écrivain, auteur de Cent ans de solitude, est mort jeudi à son domicile de Mexico. L'information a été ensuite confirmée par le président colombien en personne, Juan Manuel Santos, rendant hommage au "plus grand Colombien de tous les temps".

Une santé "très fragile". Ces derniers jours, il se trouvait selon sa famille dans un état de santé "très fragile". Le 8 avril, il avait quitté un hôpital de Mexico après y avoir subi huit jours de traitement pour une pneumonie. Installé au Mexique depuis 1961, avec des périodes de séjour alternées à Cartagena, en Colombie, Barcelone et La Havane, Garcia Marquez vivait depuis plusieurs années retiré de la vie publique et, lors de ses rares apparitions, n'a fait aucune déclaration à la presse.

Lors de son dernier anniversaire, entouré de ses "fans" :

Le dernier anniversaire de Gabriel Garcia Marquezpar SIPAMEDIA

L'homme de Cent ans de solitude. Gabriel Garcia Marquez est considéré comme l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole. L'oeuvre qui lui a valu la célébrité et est considérée comme son chef-d'oeuvre est "Cent ans de solitude", roman publié en 1967. Il a ainsi incarné l'âme du "réalisme magique", un courant littéraire témoin d'un continent agité. Né le 6 mars 1927 dans le village d'Aracataca sur la côte caribéenne de Colombie, ce fils d'un simple télégraphiste, élevé par ses grands-parents et tantes, a baigné durant toute son enfance dans une culture tropicale mêlant indigènes, esclaves d'Afrique et colons espagnols. Ces légendes aux parfums exotiques ont inspiré une oeuvre immense de contes, nouvelles et romans. En 1982, date de la consécration, il obtient le prix Nobel de littérature. La célèbre académie salue une oeuvre "où s'allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d'un univers poétique reflétant la vie et les conflits d'un continent".                 

Un auteur qui n'oublie pas ses contemporains. Dans son discours, l'écrivain, venu chercher son Nobel à Stockholm symboliquement revêtu du liqui-liqui, tenue traditionnelle de sa région, a souligne sa volonté de décrire une "réalité qui n'est pas de papier".

La conscience politique marque en effet une autre facette de l'ancien étudiant en droit peu motivé qui a fait ses débuts dans l'écriture en journalisme.  Il n'a ensuite jamais abandonné cette passion pour la presse et la politique, laissant en héritage la "Fondation du nouveau journalisme", école fondée dans le port colombien de Carthagène. Décrivant le journalisme comme "le plus beau métier au monde", il s'est illustré comme un admirateur de la révolution cubaine, ami personnel de Fidel Castro, et défenseur des victimes des dictatures militaires d'Amérique du Sud. 

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