Coupe du monde : cinq choses à retenir de la laborieuse victoire de la France contre l’Australie

La joie des Bleus sur le deuxième but, signé Pogba.
La joie des Bleus sur le deuxième but, signé Pogba. © SAEED KHAN / AFP
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Les Bleus, très décevants, ont battu de justesse l’Australie grâce à deux buts accordés par la vidéo et la goal line technology, samedi pour leur entrée en lice dans la Coupe du monde.

La chance était avec les Bleus. L’équipe de France, sans idées et sans jambes, a battu sur le fil l’Australie (2-1) grâce à deux buts accordés par la technologie - vidéo et goal line - samedi pour leur entrée en lice dans la Coupe du monde. Les hommes de Didier Deschamps, décevants de bout en bout, s’en sont remis à un penalty accordé par la VAR (l’assistance vidéo) transformé par Antoine Griezmann (58eme) et un but miraculeux de Paul Pogba validé par la goal line technology.

Si la prestation des Bleus va forcément prêter à débat, l’essentiel est sauf. Avec trois points, l’équipe de France se place idéalement dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale. Mais il faudra montrer autre chose jeudi lors du deuxième match contre le Pérou…

Un deuxième but grâce à la goal line... C’est peu dire que les Bleus s’en sortent très, très bien. L’équipe de France, malmenée du début à la fin par des Australiens accrocheurs, ne doit sa (petite) victoire qu’à la grâce d’un but miraculeux. A la 81eme minute, alors que le score est de 1 à 1, Paul Pogba initie un une-deux avec Olivier Giroud, entré en jeu peu auparavant. Le milieu des Bleus, à la lutte avec un Australien dans la surface de réparation, tend le pied et détourne le ballon, qui s’élève très haut dans le ciel avant de heurter la barre… et de franchir la ligne. La goal line technology a alors validé ce deuxième but ô combien chanceux. Ouf…

 

…et un premier grâce à l’arbitrage vidéo. L’équipe de France n’aurait peut-être jamais gagné sans l’aide de la technologie. Car le premier but des Bleus a, lui, été accordé par le recours à l’arbitrage vidéo, une grande première en Coupe du monde. L’arbitre, qui n’avait pas sifflé faute sur un tacle d’un défenseur australien sur Antoine Griezmann, est revenu sur sa décision après avoir visionné les images. Sur les ralentis, la faute semble réelle, sans être forcément flagrante pour autant… "Il me prend le pied gauche. Ce n'est pas une simulation", a assuré l'attaquant français. Quoiqu’il en soit, "Grizou" s’est chargé de transformer la sanction et d’ouvrir le score. La chance venait de sourire aux Bleus, et ce n’était pas la dernière fois.

 

Umtiti, la faute qui a failli coûter cher. Les Bleus auraient pu, et même dû , concéder le nul. En face, les Australiens, accrocheurs et rugueux dans les duels, ont considérablement gêné l’équipe de France, incapable de mettre son jeu en place. Les "Socceroos", vraiment pas heureux sur l’ouverture du score, ont été récompensés par un penalty… là aussi chanceux. Sur un coup franc venu de la droite, Samuel Umtiti s’est rendu coupable d’une faute de main aussi grossière qu’inutile, provoquant l’égalisation de Mile Jedinak, le capitaine australien (62eme). Heureusement pour le défenseur du Barça, la France a fini par gagner.

Une attaque tellement décevante. Si les Bleus ont déçu, ils le doivent avant tout à une animation offensive atone. Pourtant, le 4-3-3 aligné par Didier Deschamps, avec le trident Ousmane Dembélé-Antoine Griezmann-Kylian Mbappé, avait de l’allure sur le papier. Mais entre les rêves et la réalité, il y a un monde… "Grizou", la star de cette équipe de France, est ainsi passé totalement à côté de son match, ne sauvant sa prestation que par son penalty. Pas suffisant, toutefois, pour empêcher "DD" de le remplacer par Olivier Giroud (70eme). 

Ousmane Demblé, lui aussi sorti par le sélectionneur (70eme, au profit de Nabil Fekir), n’a pas été bien meilleur, incapable de peser et terriblement brouillon dans ses choix. Kylian Mbappé a, lui, beaucoup tenté en début de match, mais il a gâché plusieurs opportunités, notamment en fin de match, par excès de gourmandise. Et pendant ce temps, Olivier Giroud, à l’origine du une-deux avec Pogba sur le deuxième but, a encore été décisif. Comme toujours, en fait.

Lloris, Kanté et Hernandez, rescapés du marasme. Soyons juste : les attaquants n’ont pas été les seuls à rater leurs grands débuts. Corentin Tolisso a longtemps été surpris par l’agressivité australienne au milieu du terrain, tandis que Benjamin Pavard a eu du mal défensivement sur son côté droit. Seuls Hugo Lloris, impeccable dans ses cages, Ngolo Kanté, très actif à la récupération, et Lucas Hernandez, impressionnant à gauche, ont sorti la tête de l’eau.

Le gardien et capitaine des Bleus s’est signalé par un arrêt magnifique à la 17eme minute, sur un coup franc australien détourné du pied par Tolisso, et par des sorties aériennes autoritaires. Kanté, lui, a encore été déterminant à la récupération avec 14 ballons gagnés. Le défenseur de l’Atlético a lui justifié la confiance de Deschamps par sa hargne dans les duels (7 duels remportés sur 7 en première période) et un engagement sans faille. Eux, au moins, sont assurés de débuter le prochain match face au Pérou. Pour les autres, rien n’est acquis.