Une facture plus salée pour les box

© MAXPPP
  • Copié
avec Pierrick Fay et l'AFP , modifié à
Les fournisseurs annoncent que les clients paieront la hausse de la TVA voulue par le gouvernement.

Votre facture "triple-play" va bien prochainement augmenter. Les fournisseurs d’accès à la télévision, au téléphone et à internet pour un même tarif via une box s’orientent vers une répercussion de la hausse de la TVA (de 5,5% à 19,6%) voulue par le gouvernement.

Free et Orange, qui détiennent 70% du marché, ont annoncé vouloir augmenter leur facture. De son côté, Bouygues Télécom, qui est l’opérateur qui se fait remarquer notamment grâce à ses offres "quadruple-play" (téléphone, télévison, internet et mobile), n’a pas encore annoncé sa décision et pourrait vouloir se démarquer de ses camarades.

"Tous les fournisseurs d'accès à internet (FAI) devraient repasser ce coût au consommateur via une hausse de l'abonnement, dont le prix référence n'a pas évolué depuis des années et ressort comme l'un des plus bas d'Europe", commente Stéphane Beyzian, analyste chez Raymond James. "Il est même envisageable qu'ils utilisent l'excuse de la décision gouvernementale pour arrondir le montant de la hausse", ajoute-t-il.

Bientôt une "taxe Baroin-Sarkozy" ?

Dans le détail, Free a donc décidé d’augmenter le prix de son forfait. Mais pas de n’importe quelle manière. Xavier Niel, le fondateur de l’opérateur, a annoncé vouloir maintenir son prix à 29,99 euros et facturer trois euros supplémentaires à part, à la manière de l’écotaxe. Provocateur, Free songe à l'appeler "taxe Baroin-Sarkozy".

Une idée du fondateur de Free qui bataille avec les projets gouvernementaux depuis de longs mois. Il a déjà menacé d’augmenter ses prix depuis des mois pour protester contre la multiplication des taxes sur les fournisseurs d'accès internet.

"Un coup de massue"

Chez Orange, le refrain est le même que chez Free. Le directeur général de France Télécom a expliqué, dans un entretien au Figaro daté de jeudi, qu'il ne pourra pas "faire cadeau" d'une mesure qui va lui coûter "230 millions d'euros par an". Mais sans toutefois donner d'indication tarifaire.

Cette augmentation de la TVA est, pour Stéphane Richard, "un coup de massue fiscal". Car "depuis 2008, le secteur des télécoms supporte déjà quatre nouvelles taxes. En incluant le surplus de la TVA, ces taxes coûteront rien que cette année près de 900 millions d'euros", a-t-il précisé.

Jusqu'à maintenant une moitié de la facture des offres "triple play" était assujettie à une TVA à 19,6% et l'autre à un taux réduit de 5,5%. A la recherche de recettes fiscales supplémentaires, et sous le coup d'une injonction de Bruxelles, le gouvernement a décidé d'appliquer le taux le plus élevé sur la totalité de la facture.