Tourisme : un été sous les nuages pour les professionnels

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Alexis Toulon, Jacques Thérence et Jeanne Daudet avec AFP
ETE - Météo, Ramadan, crise économique et ukrainienne pèsent sur le début de la saison sur la Côte d’Azur.

La France continue de faire rêver les touristes, mais le début de saison est difficile pour les professionnels. En effet, selon les hôteliers et restaurateurs de la Côte d’Azur, leur chiffre d'affaires sur le mois de juillet est en baisse de 20% en moyenne par rapport à l'année dernière. Même tendance à Paris avec un recul de la fréquentation de 5%. En cause : la météo capricieuse du début du mois, mais aussi la crise économique en France, les tensions avec la Russie et le Ramadan qui retarde l’arrivée des riches habitants du Golfe.

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Un mois pluvieux. "Le début juillet est nettement impacté par le mauvais temps qui s'ajoute à la baisse du pouvoir d'achat des clients", analyse Claude Daumas, co-président du Groupement national des indépendants (GNI). En effet, le mois de juillet a connu plusieurs jours d’orages violents sur tout le territoire, qui a limité le nombre de vacanciers, particulièrement les courts séjours des Français. Sur la Côte d’Azur, cela se ressent : des transats restent vides, en plein mois de juillet.

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Des Français économes. Les Français sentent toujours les effets de la crise et limitent leurs dépenses, même pendant les vacances. Et les professionnels le sentent sur leur chiffre d’affaires, comme l’explique à Europe 1 un restaurateur niçois : "Ils sont deux, ils s’installent à une table et partagent une pizza à 12 euros et une carafe d’eau et estiment avoir mangé". Certains pique-niquent même dans leur chambre : "Dans un hôtel 3 étoiles, il arrive que les clients vident le mini-bar, non pas pour consommer, mais pour conserver des sandwichs ou des barquettes", témoigne à Europe 1 Didier Chenet, président du Synorca, syndicat de restaurateur.

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Le Ramadan en plein mois de juillet. Autre mauvaise nouvelle pour les professionnels du tourisme : le mois de Ramadan qui est tombé cette année en plein mois de juillet. Or, chaque année, Paris est très fréquenté par une clientèle du Proche et Moyen Orient venue faire les soldes dans la capitale française. "Cela crée un décalage", explique à Europe 1 Evelyne Mahes, présidente de la chambre syndicale des hôteliers de Paris.  

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La Russie boude l’Occident. La crise ukrainienne qui attise les tensions entre la Russie et les pays occidentaux, se fait sentir jusque sur la Côte d’Azur, lieu de villégiature apprécié des Russes. "Le président poutine a donné pour instruction de ne pas aller en Europe de l’Ouest", explique à Europe 1 Michel Tschann, patron du syndicat des hôteliers de Nice Côte d'Azur. Et si cela ne freine pas les vacanciers individuels, "les grosses entreprises et les agences gouvernementales n’osent pas contredire ce que le président a dit", précise Michel Tschann.  

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Un mauvais semestre. Malgré les ponts du mois de mai et une météo clémente, le printemps a également été morose dans l'hôtellerie-restauration en France, selon une synthèse publiée lundi par le Synhorcat, le syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Au deuxième trimestre, l'ensemble du secteur enregistre ainsi un chiffre d'affaires en baisse de 2,5% par rapport au même trimestre l'année précédente, selon l'enquête I+C/Synhorcat. Une tendance particulièrement appuyée dans les restaurants et les brasseries, dont l’activité a reculé entre 4% à 7%.

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