Optique : ce qui change en matière de remboursement

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Olivier Samain et Alexis Toulon , modifié à
PRIX A LA LOUPE - Afin d’enrayer la hausse des lunettes, les mutuelles ne rembourseront au maximum 470 euros pour les verres et 150 euros pour les montures.

Les négociations ont traîné, les opticiens et les fabricants de lunettes ont poussé de toutes leurs forces et finalement le gouvernement a tranché. Afin de faire baisser le prix de l’optique en France, l’exécutif va imposer, par décret, des plafonds de remboursement par les mutuelles. Ainsi, dès avril 2015, les opticiens ne pourront plus tirer leur prix afin qu’il concorde avec le remboursement maximal proposé par les assurances qui offrent des contrats dits "responsables et solidaires". En contre-partie,  ces complémentaires pourront bénéficier d'une fiscalité allégée. 

Un prix unique sur les montures. Le remboursement des lunettes va être plafonné, à 470 euros pour celles avec des verres simples, à 750 euros pour celles avec des verres complexes et à 850 euros pour les très complexes. Dans les deux cas, les montures ne peuvent dépasser un forfait bloqué à 150 euros. Et les opticiens vont devoir montrer patte blanche : ils devront remettre un devis à leurs clients, puis une facture qui décomposera le prix de tous les postes : les verres, la monture et la prestation de l'opticien.

Une préférence pour le low cost. "Les montures Made in France ou Origine France Garantie sont vendues 180 à 190 euros soit de 20 à 30% au dessus du plafond", explique au micro d’Europe 1 Philippe Peyrard, patron des opticiens Atoll. Donc, avec ce niveau de remboursement, les opticiens vont préférer vendre des lunettes fabriquées en Asie, dont le prix reste dans le plafond. "Le gouvernement a fait le choix du low cost, contre celui du made in France", résume Philippe Peyrard.

Un risque pour l’emploi. Si les opticiens donnent la préférence aux lunettes fabriquées dans des pays où la main-d’œuvre est peu chère, à terme, la demande en Made in France risque de se tasser et donc l’emploi diminuer. Les professionnels réclament donc un relèvement du plafond. Les Français pourront également s'offrir des couvertures complémentaires qui vont au-delà de ces plafonds, mais dont l'émetteur perdra les avantages fiscaux promis par le gouvernement, et qui risque de le répercuter sur la cotisation.

Un encadrement des médecins. Le décret prévoit également de plafonner les dépassements d'honoraires des médecins. En effet, le remboursement par les contrats "responsables" ne pourra dépasser 100% du tarif Sécu. Autrement dit, deux fois le tarif de base à 28 euros pour un spécialiste, soit 56 euros. Toutefois, cette décision va être étalée dans le temps et le plafond sera fixé à 125% en 2015 et 2016.

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