Le tour du monde des "cadenas d’amour"

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Marion Sauveur , modifié à
Accrochés à des ponts parisiens ou des réverbères romains, c'est le nouveau symbole des amoureux.

L’amour ne tient qu’à un cadenas. Ce pourrait être un nouveau proverbe, à en croire le phénomène qui se développe dans plusieurs villes du monde. Fini le cœur avec des initiales gravé sur le tronc d’un arbre, les amoureux du XXIe siècle s’y prennent d’une autre manière pour sceller leurs sentiments : ils attachent sur un pont un cadenas avec leurs initiales, une inscription ou encore une date, avant de jeter la clé dans le fleuve. Il s’agit des "cadenas d’amour" ou "lovelocks".

Cette nouvelle coutume est apparue depuis peu à Paris sur le Pont des Arts et la passerelle Léopold Sédar-Senghor. C’est ainsi que des couples du monde entier ont fixé des "cadenas d’amour" au grillage de ces deux édifices. De toutes tailles, toutes formes et toutes couleurs. Il y en aurait plus de 1.600.

Un diaporama des différents cadenas apposés sur les ponts parisiens :

En Italie, en Russie, mais aussi en Uruguay

Ce nouveau rite des amants ne se pratique pas uniquement dans la "ville de l’amour", mais est aussi fortement répandu en Italie. Selon la rumeur, ce serait d’ailleurs des Italiens qui auraient accroché le premier cadenas d’amour sur le Pont des Arts. A Rome, les couples installent leurs "lovelocks" sur les lampadaires du Ponte Milvio. Et à Florence, ils sont apposés à la grille de la statue de Benvenuto Cellini, au centre du Ponte Vecchio.

Un couple attache son propre cadenas :

A Moscou, les jeunes mariés ont pris pour habitude de sceller leur cadenas sur le pont de Luzhkov. Mais les rambardes en sont tellement encombrées que des arbres en fer ont été installés pour pouvoir attacher toutes les "lovelocks". A Séoul en Corée du Sud, c’est au parc public Namsan que les amoureux viennent accrocher leurs "cadenas d’amour" le long d’une clôture. Le phénomène est aussi visible à Riga en Lettonie, Séville en Espagne, Stockholm en Suède, Prague en République Tchèque, Glasgow en Ecosse, Rotterdam aux Pays-Bas, à Montevideo en Uruguay, à Guam aux Etats-Unis ou encore à Tokyo au Japon.

Les "lovelocks" du parc Namsan :

L’origine de cette pratique reste mystérieuse. Elle est souvent associée à la ville de Pécs, en Hongrie, et pourrait remonter aux années 1980. Depuis cette époque, des cadenas gravés sont accrochés sur une grille en fer forgé dans une ruelle reliant la mosquée et la cathédrale.

Les Italiens revendiquent également ce rituel amoureux. Il viendrait du roman sentimental italien "J'ai envie de toi" de Federico Moccia, où le héros et l'héroïne accrochent un cadenas avec leur nom sur un lampadaire du Ponte Milvio à Rome, s'embrassent et jettent ensuite la clé dans les eaux du Tibre.

Vers une disparition des "lovelocks" ?

Dans de nombreuses villes, les mairies se disent débordées par les "cadenas d’amour". A Pécs ou à Rome, les autorités locales tentent de décourager les amoureux de sceller leurs cadenas, en en enlevant certains ou en menaçant d’amendes ceux qui tenteraient d’en installer. La raison ? Les petites serrures des amoureux pourraient "mettre en danger le patrimoine". A Paris, la mairie n’estime pas que les cadenas dégradent le patrimoine, mais observe le phénomène. Une solution de remplacement aux grillages des ponts pourrait ainsi être envisagée.

"Cadenas d’amour" virtuels

Pour autant, les amoureux peuvent virtuellement sceller leur amour, via deux sites internet. Le premier lucchettipontemilvio.com est italien et propose fixer un cadenas virtuel sur le Ponte Milvio de Rome et le second imagechef.com permet de créer sa propre "serrure d’amour" et de l’envoyer par mail.

- Avez-vous déjà accroché un "cadenas d'amour" ?