La guéguerre des boutons

  • Copié
et Marion Calais , modifié à
Deux films adaptés de l'histoire de Louis Pergaud sortent en salles à une semaine d'intervalle.

Non, vous ne voyez pas double ! Il y a bien deux affiches pour la Guerre des boutons sur les façades des cinémas... D'un côté, La guerre des boutons, réalisé par Yann Samuell, avec Mathilde Seigner, Alain Chabat, Eric Elmosnino et Fred Testot, sur les écrans le 14 septembre. De l'autre, La nouvelle guerre des boutons, de Christophe Barratier, avec Gérard Jugnot, Kad Merad, Laëtitia Casta et Guillaume Canet, qui sortira une semaine plus tard.

Deux époques pour un même film

A l'origine de ce télescopage, un événement que les réalisateurs attendaient depuis longtemps : le passage dans le domaine public du roman de Louis Pergaud. Du coup, plus besoin de payer des droits d'auteur pour adapter le livre. Yann Samuell a choisi de situer l'action dans les années 60 tandis que la version de Christophe Barratier aura lieu en 1944 - de quoi ajouter une petite intrigue qui ne figure pas dans le livre.

Les deux équipes se sont livré une rude bataille pour obtenir des financements. Dans le milieu du cinéma, peu de monde imaginait que deux projets si semblables pourraient aboutir. Marc du Pontavice, le producteur de la version de Yann Samuell a même craint de voir ses partenaires lui filer entre les doigts. "Quand vous avez une concurrence aussi frontale que celle-là, le doute germe chez les gens qui sont vos soutiens. Et là, il faut faire un travail beaucoup plus important pour qu'ils vous soutiennent jusqu'au terme du film", confie-t-il sur Europe 1. Visiblement, le travail a payé puisque Samuell et Barratier ont pu tourner avec respectivement 12,6 et 16 millions d'euros.

Regardez la bande-annonce de La guerre des boutons :

Les délais, nerf de la guerre

Autre bataille, la date de la sortie en salles. Pas question d'arriver sur les écrans six mois après son concurrent. Chaque équipe a donc raccourci tous ses délais pour être prête en premier. Christophe Barratier n'a ainsi eu que six semaines pour le montage du film, quand il faut trois mois en temps habituel. Au final, Yann Samuell a une courte tête d'avance sur le réalisateur des Choristes. Mais à quelques jours de la sortie dans les salles, aucun des deux films n'est vraiment complètement terminé...

Regardez la bande-annonce de La nouvelle guerre des boutons :

Yves Robert, intouchable

Mais les inconditionnels du film d'Yves Robert, sorti en 1962, seront sans doute déçus de ne pas entendre la fameuse réplique de Petit Gibus "Si j'aurais su, j'aurais pas v'nu". Elle n'est en effet pas tirée du roman et donc toujours protégées par les droits d'auteur - du film d'Yves Robert cette fois. Et même contre un pont d'or, la veuve d'Yves Robert, échaudée par un remake anglais raté en 1995, a refusé toutes les propositions des deux cinéastes.

Regardez la réplique de Petit Gibus :

Il reste désormais aux spectateurs à faire leur choix entre les deux films. Et à ne pas se tromper à la caisse des cinémas... Certains exploitants de salle ont déjà prévu un affichage plus détaillé. Les caissières devraient aussi être chargées de bien rappeler le film et le casting aux clients pour éviter les confusions.