Dans les coulisses de La Conquête

Xavier Durringer parle de La Conquête comme d'une "comédie du pouvoir".
Xavier Durringer parle de La Conquête comme d'une "comédie du pouvoir". © EUROPE 1
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Aurélie Frex , modifié à
Le réalisateur du film sur l’ascension de Sarkozy en 2007 a présenté sa "comédie du pouvoir".

La Conquêteest le film que presque personne n’a vu, mais dont tout le monde parle. Xavier Durringer, son réalisateur, a raconté sur Europe 1 jeudi comment était né ce long-métrage, qui sera projeté hors compétition le 18 mai prochain à Cannes.

"Le projet a été amené par la production Mandarin, et écrit par Patrick Rotman. La première fois qu’on m’a amené le projet, je suis tombé des nues. Jamais un film n’avait été fait sur un président en exercice. C’est un film sur le jeu politique, et pas sur Sarkozy directement", a expliqué Xavier Durringer.

"Une comédie du pouvoir"

Le réalisateur décrit son film comme "une comédie du pouvoir". "C’est une comédie qui raconte quelqu'un qui a un but dans la vie : devenir président de la République. C’est une sorte de marathon (...) Parfois, c'est vrai, on rit de choses très graves", a-t-il confié.

La Conquête, "une comédie du pouvoir" :

Quant au secret autour du film, Xavier Durringer l'explique en mettant avant la "règle de Cannes". "C’est resté très secret, le tournage est resté très hermétique, le scénario aussi, les dates de tournage (…) C'est la règle de Cannes. Il y avait une projection normalement le 18, si le film n’était pas allé à Cannes", a assuré le réalisateur.

Si Xavier Durringer n'a évoqué aucune pression politique autour de son film, il a reconnu que tout n'avait pas été facile en ce qui concerne le financement. Mais pas de détails sur le sujet. "C’est une question à poser au producteur", a éludé Xavier Durringer, expliquant que "Canal, la Gaumont, Sofica ont été très courageux sur ce projet", tout en reconnaissant que les autres télévisions avaient été très hésitantes.

Un travail "précis"

Si le film est une comédie, Xavier Durringer a tenu à préciser que le scénariste Patrick Rotman avait "travaillé de façon précise". En plus de lui, le réalisateur a collaboré avec le journaliste politique d’i-Télé Mickael Darmon, et "des gens qui ont raconté".

"Il n’y a pas de caricature, pas d’imitation. Denis (ndlr Podalydes, qui incarne Nicolas Sarkozy dans le film) joue plus en retenue que Nicolas Sarkozy", a dévoilé Xavier Durringer, avant d’ajouter : "il y a une musique fabuleuse, qui donne une sorte de distance avec le sujet, ça apporte quelque chose de théâtral".

"On est une petite souris"

"Si on a pu faire ce film, c’est parce que Nicolas Sarkozy, au nom de la transparence, a joué le jeu des médias (…) Il y a une sorte de starification de l’homme politique", a analysé Xavier Durringer. "On a l'impression de tout savoir, mais là, on est une petite souris, dans l’intimité de Chirac et Villepin, de Sarkozy et Villepin, de Chirac et Sarkozy", a-t-il décrit.

"Je n’ai pas fait ce film-là pour les 3% qui connaissent parfaitement les arcanes de la politique, mais pour les 97% qui s’en fouteraient un peu de tout ça. Ils vont découvrir quelque chose de nouveau, ce sont des choses très intimes", a ajouté Xavier Durringer. "Ce qui m’a intéressé, c’est le côte shakespearien, romanesque, d’une femme qui va quitter un homme qui va être président.(…) Il y avait tous les ingrédients pour faire une pièce de théâtre formidable", s'est réjoui le réalisateur.

La Conquête, un film Europe 1.