L'aide à la conduite, un faux ami de la route des vacances

Les utilisateurs de GPS sont plus souvent sanctionnés pour des excès de vitesse.
Les utilisateurs de GPS sont plus souvent sanctionnés pour des excès de vitesse.
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Noémi Marois , modifié à
EXCLU E1 - Un sondage Ifop pour Europe 1 et MMA révèle que les équipements d'aide à la conduite peuvent se révéler dangereux pour les conducteurs.  

Les équipements qui aident aujourd'hui l'automobiliste dans sa conduite vont sans doute vous faciliter la tâche sur la route des vacances. Mais un sondage Ifop, réalisé pour Europe 1 et l'assureur MMA, démontre que leur présence dans une voiture entraînent une baisse de vigilance et favorise les comportements dangereux chez les conducteurs.

Des équipements variés et devenus familiers. Ovnis il y a encore quelques années, ces aides à la conduite se sont aujourd'hui démocratisées. Les GPS ou applications de navigation sur smartphone sont les plus utilisés. Les aides à la maîtrise de la vitesse comme le régulateur et le limiteur ainsi que les détecteurs de radars équipent aussi les conducteurs mais dans une moindre mesure. 

Mais qui favorisent des comportements dangereux. L'Ifop s'est penché sur la conduite des utilisateurs d'équipements type Coyote ou Waze, qui permettent de repérer les radars. Ces conducteurs se révèlent être bien plus dangereux que la moyenne. Alors que 13% des sondés admettent rouler à plus de 120 km/h sur les routes nationales, ils sont 34% chez les utilisateurs de Waze. 

Mais c'est sur autoroute que ces conducteurs font les têtes brûlées. Un utilisateur sur deux de coyote ou d'appli type Waze roule à plus de 150 km/h. 

Des utilisateurs aussi plus sanctionnés. L'utilisation de ces équipements qui vise pourtant officieusement à éviter les radars, n'empêche pas les conducteurs de se faire plus souvent sanctionner. Alors que 50% de l'ensemble des sondés a déjà reçu une amende pour excès de vitesse, c'est le cas de 67% des utilisateurs d'appli type Waze. Les conducteurs se fiant à leur GPS sont aussi plus souvent punis pour des dépassements (65% d'entre eux).

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Les détecteurs de radar, interdits oui et non. Depuis janvier 2012, les équipements signalant la présence de radars sont interdits par la loi. Cette décision se justifiait par la tendance des utilisateurs à ne pas respecter les limitations de vitesse. Les conducteurs sondés par l'Ifop, qui utilisent ces détecteurs et ont tendance à griller les limitations, sont pourtant dans la légalité. 

La réglementation est en effet détournée. Coyote et Waze doivent désormais se contenter de signaler les "zones dangereuses". Et surprise, selon la loi, les tronçons de route pouvant comprendre un radar en font partie. 

Des conducteurs détendus mais rêveurs. Sur la route des vacances, un conducteur équipé n'est pas forcément un conducteur concentré. La moitié des conducteurs qui utilisent un limiteur ou un régulateur de vitesse se disent plus détendus mais, ils sont aussi plus nombreux que la moyenne à se laisser aller à la rêverie.

Équipements dangereux, équipements interdits ? En octobre 2013, une campagne de la Sécurité routière visait les dangers de l'utilisation d'un téléphone lors de la conduite. La consultation d'un smartphone est particulièrement dangereuse car elle cumule quatre sources de distraction : auditive, visuelle, physique et cognitive. 

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Depuis 2008, le Code de la route interdit "de placer dans le champ de vision du conducteur d'un véhicule en circulation un appareil en fonctionnement doté d'un écran et ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation". Par conséquent, s'il est interdit d'envoyer un SMS ou de passer un appel, l'utilisation d'un smartphone doté d'une application GPS est autorisée. En France, un accident corporel sur 10 est lié à l'utilisation d'un téléphone portable en conduisant.

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