La Grèce aurait-elle menti sur la mise en oeuvre de son plan d'austérité ?

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www.boursier.com , modifié à
Athènes est soupçonnée d'avoir embauché 70.000 fonctionnaires en 2010 et 2011 alors que 4 sur 5 ne devaient pas être remplacés...

La Grèce aurait menti sur la mise en oeuvre du plan d'austérité imposé par l'Union européenne et le FMI... Ainsi, selon plusieurs rapports dont l'hebdomadaire grec 'To Vima' publie des extraits dans sa dernière édition, 70.000 fonctionnaires auraient été embauchés en Grèce en 2010 et 2011, alors que le gouvernement s'était engagé à ne pas remplacer 4 fonctionnaires sur 5 partant à la retraite !... Résultat : le nombre total de fonctionnaires est resté stable à 692.000, alors même que 53.000 d'entre eux ont pris leur retraite depuis 2010... Cette information tombe très mal pour Athènes, au moment où le nouveau gouvernement a annoncé samedi qu'il souhaitait un report de deux ans de l'application du mémorandum signé en février dernier avec ses créanciers... Athènes veut notamment geler la suppression de postes de fonctionnaires (150.000 postes devaient disparaître jusqu'en 2015), et allonger la durée de versement des allocations chômage. Hier, l'Allemagne a vertement tancé la Grèce, en lui demandant de cesser de demander de l'aide et de s'appliquer à mettre en oeuvre les réformes exigées par ses partenaires européens... Il y a deux semaines, c'est Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, qui avait secoué les grecs en les invitant à payer leurs impôts plutôt que de se plaindre... Conséquence des nouvelles positions de la Grèce, la 'troïka' composée d'émissaires de l'Union européenne, de la BCE et du FMI, qui devait retourner à Athènes aujourd'hui, a annoncé qu'elle reportait cette visite sine die, d'autant que les deux principaux protagonistes côté grec sont indisponibles... Le Premier ministre grec Antonis Samaras et son ministre des Finances Vassilis Rapanos font tous deux face à des problèmes de santé (diplomatiques ?) et ne pourront pas se rendre jeudi et vendredi au sommet de Bruxelles, malgré l'urgence de la situation à Athènes... Depuis 2010, la Grèce a reçu une aide massive de 347 Milliards d'Euros (deux prêts UE-FMI de 110 et 130 MdsE, et un effacement de dette de 107 MdsE de la part de ses créanciers privés), soit l'équivalent d'une fois et demi son PIB ! Un report de deux ans de ses objectifs entraînerait le besoin d'un nouveau prêt, en 2015, de l'ordre de 20 MdsE, estiment les experts...