Alcool : les fêtards testés à la sortie

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avec AFP , modifié à
Dans les discothèques, les éthylotests seront bientôt obligatoires pour renforcer la prévention.

Boire ou conduire, il faut choisir. Les automobilistes rentrant de boîte de nuit sont pourtant encore nombreux à ignorer cet adage et le payent parfois de leur vie. C’est pourquoi les discothèques vont bientôt devoir s'équiper de "dispositifs permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique" : des éthylotests.

Les ministères des Transports et de l'Intérieur ont déjà validé les textes rendant obligatoires ces appareils. Il ne manque plus que l’aval du ministère de la Santé pour que cette règle soit appliquée.

2.500 discothèques concernées

La loi imposera bientôt aux "débits de boissons à consommer sur place, dont la fermeture intervient entre 2 heures et 7 heures (du matin)" de mettre à disposition du public "un ou plusieurs dispositifs permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique".

La loi concernera 2.500 discothèques en France et les bars à ambiance musicale, les cabarets, les bars d'hôtel ... mais pas l'immense majorité des bars de France qui ferment bien plus tôt. Elle leur demandera de mettre à la disposition des clients des éthylotests électroniques ou chimiques (au minimum 50 pour les éthylotests chimiques).

Les processionnels protestent

Côté professionnels de la nuit, la réaction est pour le moins mitigée. Pour le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), principale organisation représentant cette profession, les textes qui vont entrer en application sont des textes "anti-boîtes de nuit et nous allons voir s'il n'y a pas un moyen juridique de s'y opposer".

Patrick Malvaës, qui exploite un établissement en Gironde et s'honore d'avoir été distingué par la Sécurité routière pour avoir "inventé" le "capitaine de soirée" (celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas) estime que la nouvelle loi "ne pose pas clairement le problème des responsabilités de chacun, car nous n'avons pas les moyens d'empêcher une personne de prendre le volant".

Un test à la sortie, et après ?

Si les éthylotests permettront aux conducteurs d’être informés de leur alcoolémie, rien ne les empêchera de prendre le volant. "Il y a 12 ans, j'avais confisqué les clés d'un conducteur de voiturette ivre, il était revenu avec sa mère et des gendarmes et m'accusait de vol", témoigne ainsi Patrick Malvaës.

"Celui qui a vendu de l'alcool, en respectant la déontologie professionnelle et les lois, n'est pas coupable et il y a grand danger à dédouaner les délinquants et contrevenants en les victimisant et en faisant porter la responsabilité sur les exploitants", dénonce Patrick Malvaës pour qui, la bonne solution existe: "les éthylotests antidémarrage".