Fiona : retour sur les mensonges de la mère

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Après 4 mois de dénégation, Cécile Bourgeon a avoué mercredi que son compagnon était à l'origine de la mort de sa fille.

"Il n'y a pas de raison de mettre en cause la parole de la mère". Cette phrase est celle du procureur de la République de Clermont-Ferrand, chargé de l'enquête sur la disparition de Fiona, le 12 mai dernier. Mais après 4 mois et demi d'enquête, cette version ne tient plus. Placée en garde à vue mardi, Cécile Bourgeon a en effet reconnu la mort accidentelle de sa fille sous les coups de son beau-père. Après le drame, la mère de famille s'est donc fourvoyée dans la spirale du mensonge pour protéger son compagnon. Europe1.fr revient sur les multiples mensonges et incohérences du récit de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf.

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Elle donne le signalement à la gendarmerie. C'est à la suite de son signalement, le 12 mai dernier, que les enquêteurs lancent les recherches pour retrouver Fiona. A l'époque, Cécile Bourgeon déclare avoir perdu toute trace de sa fille Fiona, alors qu'elle se trouvait dans le parc de Montjuzet, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. Ce n'est que deux jours plus tard qu'elle s'exprime devant les médias. Son compagnon, Berkane Makhlouf est en effet le premier à avoir communiqué avec les médias. Le 14 mai, il se présente très en colère devant les journalistes postés devant chez lui.

"On ne sait pas où elle est notre pépette". "Laissez nous tranquille. Ça fait deux jours que l'on fait des allers-retours au commissariat, maintenant, on aimerait avoir la paix. (…) On ne demande qu'une chose, laissez-nous nous reconstruire, laissez-nous nous remettre d'appoint. On a fait 48 heures d'audition, ça suffit. On est en train de péter un plomb. Nous même on veut la retrouver notre gamine. On ne sait pas où elle est notre pépette. Vous croyez qu'on n'est pas en train de devenir fou ?", s'agaçe-t-il.

"Nous même on veut la retrouver" :

"Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse se passer ça". Le mercredi 15 mai, une alerte enlèvement est finalement déclenchée pour retrouver la petite Fiona, âgée de 5 ans. Et le lendemain, Cécile Bourgeon répète devant de nombreux médias la même version que celle rapportée aux policiers : "je me suis assoupie et lorsque je me suis réveillée, il manquait ma fille. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse se passer ça. Quand on est face à ça, on ne comprend rien à ce qu'il se passe".

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"Je lance un appel à tout le monde". Pour convaincre son auditoire, la mère de famille n'hésite pas à solliciter l'ensemble des habitants de Clermont-Ferrand. "Je lance un appel à tout le monde, à tous les Clermontois, tous ceux qui peuvent m'aider. C'est vraiment un appel au secours. On a vraiment besoin d'aide. N'importe quelle personne qui voit Fiona, qu'elle nous la ramène. La seule chose qui compte c'est de retrouver Fiona, le reste n'a pas d'importance", implore-t-elle. Son appel avait suscité la compassion de la France entière et un groupe de soutien avait été lancé à Clermon-Ferrand. De nombreux Clermontois avaient en effet participé aux battues organisées pour retrouver la fillette. En vain.

On a vraiment besoin d'aide :

Mère de Fiona : "c'est un appel au secours"par Europe1fr

"Un sentiment de honte, de mal". Dans une interview donnée près d'un mois après la disparition de la fillette, la mère confiait sa culpabilité. Mais cette fois, Cécile Bourgeon n'a plus la voix qui tremble ni les yeux remplis de larmes. Elle parle vite et confie avec clarté son ressenti sur la situation. "Je culpabilise beaucoup. Je suis dans un sentiment de honte, de mal, parce que j'ai quand même perdu ma fille. On m'a enlevé ma fille. Personne ne peut imaginer la souffrance et l'atrocité que c'est de se faire enlever un enfant, de vivre sans son enfant et de continuer à vivre comme ça", confie-t-elle.

"Je culpabilise beaucoup" :

"J'ai pas su protéger ma fille". Début juin, la mère de Fiona est encore interrogée par des journalistes. Si elle présentait toujours un sentiment de culpabilité, Cécile Bourgeon témoignait surtout les façons dont elle tentait de passer au dessus de la situation. "J'ai pas su protéger ma fille (...). J'ai fait le rangement de la chambre de Fiona, parce que comme ça, je me suis dit: elle va rentrer, elle va retrouver sa petite chambre. Ça permet de garder un peu espoir", témoignait-elle.

"Je me suis dit: elle va rentrer" :

La mère critique l'enquête. Le 12 août, dans une interview à La Montagne, Cécile Bourgeon va même jusqu'à reprocher la lenteur de l'enquête. La mère de Fiona s'estime en effet "un peu abandonnée". "Là où je suis un peu déçue, c'est quand il y a quand même eu beaucoup de témoignages qui n'ont abouti à rien", confie-t-elle. La suite, tragique, est à présent connue de tous.