Retraite chapeau : Varin préfère renoncer

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Alexis Toulon avec agences , modifié à
Les 21 millions d'euros prévus par PSA pour son patron sortant avaient créé une vive polémique.

LA DÉCISION. Les 21 millions d'euros prévus par PSA pour son patron sortant avaient créé une vive polémique. Philippe Varin a annoncé mercredi soir qu'il renonçait finalement, de lui-même, à sa retraite chapeau. "J'ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à retraite", a-t-il déclaré au cours d'un point presse organisé au siège de PSA. Il a ajouté s'en remettre au conseil de surveillance de PSA pour décider "quand le moment sera venu" et après avis du Haut Comité de gouvernement d'entreprise, des conditions appropriées à son départ à la retraite.

Une décision saluée unanimement. Philipe Varin a pris une "décision sage" en renonçant à sa retraite chapeau a déclaré François Hollande depuis Madrid. Le député socialiste de l'Essonne, Jérôme Guedj, a fait savoir sa satisfaction au micro d'Europe 1 et plaide pour "une limitation de salaires dans les entreprises privées". Le Medef et l'Afep avaient été les premiers à réagir en saluant la "décision courageuse" du patron de PSA. Pierre Gattaz (Medef) et Pierre Pringuet (Afep) y voient "la démonstration de l'efficacité de l'autorégulation instaurée par le code" de gouvernance mis en place par leurs deux organisations.Franck Don, délégué CFTC chez PSA, y voit un "geste sage". Il estime également au micro d'Europe 1 que "l'argent qui lui était destiné pourrait être reversé à l'entreprise qui en a bien besoin".

Une retraite polémique. La retraite chapeau en question était une retraite "surcomplémentaire". Celle accordée au futur ex-PDG de PSA se présentait sous forme d'une rente à hauteur de 650.000 euros par an. Dans le cadre de son contrat, l'argent était déjà provisionné sur un compte, à débloquer au moment du départ à la retraite du dirigeant, prévu pour courant 2014.

PSA, un groupe qui va mal. En toile de fond de cette polémique, les graves difficultés du groupe automobile. Les pertes de PSA se chiffrent à 5 milliards d'euros pour l'année 2012. L'entreprise a mis en place un plan de suppression de 11.000 postes. Au micro d'Europe 1, Jean-Pierre Mercier délégué CGT de l'usine PSA d'Aulnay, en Seine-Saint-Denis, avait dénoncé un "scandale", rappelant que l'usine aller fermer et emporter 3.000 emplois. Il pointait également l'accord de compétitivité qu'avait fait signer le patron aux syndicats. Il prévoit "125 millions d'économie", financées, selon le syndicaliste "sur le dos des salariés, en bloquant des salaires, en supprimant des primes, en attaquant la quatrième semaine de congés payés".

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