Findus : "nous allons contrôler les contrôles"

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Thomas Morel et Martial You , modifié à
EXCLU - Deux semaines après le début du scandale, le DG de la marque livre sa version des faits.

L'heure d'un premier bilan. Deux semaines après la révélation de la présence de viande de cheval dans des lasagnes au bœuf, Matthieu Lambeaux, le directeur général de Findus, était vendredi matin l'invité d'Europe 1. L'occasion pour lui de présenter les mesures de sécurités prises pour éviter un nouveau scandale. Car ce scandale a déjà coûté cher à l'entreprise de surgelés, puisque Matthieu Lambeaux évalue aujourd'hui à un million d'euros les pertes pour Findus. "On voit aujourd'hui une baisse très forte des ventes sur le marché des plats cuisinés, d'environ - 20 %", souligne-t-il.

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• La version de Findus. Selon Matthieu Lambeaux, si Findus est en première ligne dans cette affaire, c'est d'abord parce que l'entreprise a mis en place des contrôles sanitaires très poussés. "C'est parce qu'on avait des systèmes qualité qui nous ont permis de détecter la fraude au départ et d'en parler le premier, qu'on nous a beaucoup pointés du doigt", argumente-t-il.

"Si nous n'avions pas fait ces tests ADN, on ne saurait pas, aujourd'hui, qu'on mangeait du cheval dans les lasagnes", martèle-t-il :

Le patron affirme au passage n'avoir jamais été au courant de la fraude présumée dont Spanghero serait à l'origine. "Personne chez Findus n'a pensé une minute qu'une coopérative du Sud-Ouest de la France, de renom, pouvait faire appel à des traders qui faisaient circuler de la viande dans l'ensemble de l'Europe.

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Des contrôles renforcés et la prime au "made in France". Chez Findus, on est déterminé à ne pas subir une nouvelle affaire de ce type. "On s'est fait avoir une fois, on ne se fera pas avoir une deuxième fois", résume Matthieu Lambeaux. Alors, pour réduire les risques, il prévoit de faire fabriquer tous ses produits avec de la viande bovine française, "d'ici quatre à cinq semaines".

Et pour s'assurer que la viande dans les plats soit bien celle qui a été achetée, la marque de plats cuisinés envisage de multiplier les contrôles en amont de la chaîne. "On aura des auditeurs indépendants qui iront vérifier, sans prévenir personne, que la viande est passée dans le bon abattoir, et qu'on achète bien ce que l'on pense acheter."

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Et les lasagnes retirées du marché, que sont-elles devenues ? Des associations humanitaires avaient demandé à récupérer les plats cuisinés incriminés, pour les redistribuer aux plus démunis. Une demande à laquelle Findus n'a pas encore accédé. "Pour l'instant, on n'a rien détruit, les produits sont en train de revenir aux entrepôts. Mais c'est à l'Etat de prendre position. Aujourd'hui, ces produits ne sont pas légaux. Je ne peux pas d'un côté ne pas vendre un produit parce qu'il n'est pas légal, et de l'autre aller le donner à une association. C'est au ministre de nous donner des indications très claires."